Dadis Camara très en colère : « Alors qu’on me facilite la tâche ! »

Le président de la transition, l’ex-capitaine Moussa Dadis Camara reste serein en dépit de son retour avorté en Guinée le mercredi dernier. Des mains noires cachées derrières cette situation n’ébranlent point  l’enfant de Koulé qui privilégie cependant la quiétude sociale de son pays.

Il est prêt à dire toute la vérité sur les massacres du 28 septembre 2009 pour lesquels il est accusé. Cet engagement de ce militaire averti, généreux et populaire dérangerait beaucoup à Conakry. Il s’est confié à la BBC.

« Je me dis très sincèrement, le président Alpha Condé ne veut pas que je rentre au pays. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Pour la première fois, lorsque j’ai perdu la vieille, cela n’a pas été fait comme ça se devait. Cette fois-ci, j’ai jugé nécessaire de rentrer au pays parce que tout ce que les gens disent, moi je n’ai pas prétendu faire un refus au niveau de la justice. Même lorsque la justice guinéenne est venue à Ouagadougou, j’avais la possibilité de leur dire non. Mais ce serait fustiger la justice guinéenne. Si aujourd’hui, je décide de rentrer en Guinée, c’est le pays de mes ancêtres. Alors qu’on me facilite la tâche !


Ce que le commandant de bord m’a dit…


Le mercredi 26 août 2015, j’ai pris mon vol et au moment où l’appareil s’apprêtait à atterrir à Abidjan, le commandant de bord a reçu une autorisation d’aller à Accra, au Ghana. Lorsque nous sommes arrivés à Accra, le commandant de bord m’a dit qu’il avait reçu des instructions que je ne devais pas descendre à Abidjan pour prendre un autre vol à destination de Conakry. Ces instructions sont venues de Conakry. Ce n’est pas la Côte d’Ivoire. Elle n’a rien contre moi. Je ne suis pas un citoyen ivoirien, je suis un Guinéen. Les autorités ivoiriennes n’ont rien contre la personne de Dadis. Si je dois être arrêté qu’on me laisse rentrer».


Votre volonté de vous porter candidat à la présidentielle ne vous a-t-il pas créé tous ses problèmes ?


« Si c’est cela, il y a des institutions judiciaires, il y a la cour constitutionnelle. Que Monsieur Dadis juge nécessaire d’aller déposer ses dossiers à la cour constitutionnelle, cette cour peut dire qu’elle n’est pas d’accord à cause de ceci ou cela. Dadis est un citoyen comme les autres, il n’est pas au dessus de la loi. Dans un Etat de droit, on doit clarifier au citoyen pourquoi on refuse qu’il rentre chez lui»


Ses ennuis seraient-ils liés à son rapprochement avec Dalein…


« Ce n’est pas une raison. C’est pourquoi je me révolte, je réitère, je me révolte et je vais me révolter lorsqu’on veut empiéter cela sur l’Etat ivoirien. Je ne vais plus forcer pour rentrer ».

 

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