Kanny Diallo désavouée au Plan et coopération: »elle a un mépris total de tous les cadres… »
Le Ministère de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et de la Modernisation de l’Administration a été le cadre d’un échange sur le malentendu existant au Ministère du Plan et de la Coopération Internationale entre Mme la Ministre et le Syndicat à la base.
Les Ministres Albert Damantang CAMARA, de l’Enseignement Technique et Sékou KOUROUMA, de la fonction Publique se sont saisis du dossier pour trouver rapidement une solution.
Les syndicalistes à la base ont fait appel au Secrétaire Général de la CNTG, Monsieur Ahmadou DIALLO pour les accompagner.
En plus de ces personnalités étaient présents dans la salle de conférence, l’Inspecteur Général de l’Administration Publique et son Adjoint, le Conseiller Technique Principal, celui Chargé des Ressources Humaines et les syndicalistes du Ministère du Plan et de la Coopération Internationale venus en grand nombre.
L’objectif était donc d’échanger avec ces derniers pour qu’il y ait au Plan et à la Coopération, l’entente, la compréhension, le calme et la stabilité.
Cet exposé du Ministre Sékou KOUROUMA a servi d’introduction au Mouvement Syndical.
Ainsi, le Secrétaire Général de la CNTG, Monsieur Ahmadou DIALLO a salué le Gouvernement pour l’esprit de partenariat qui l’anime à transcender harmonieusement les problèmes sociaux. Une lettre de Mme la Ministre adressée à la CNTG, sollicitait la mise en place d’un seul Syndicat. Ce que je fis en donnant des conseils pour qu’il y ait un seul interlocuteur pour les deux syndicats. A mon grand étonnement hier, j’ai reçu un coup de fil disant que ça ne va pas et que le syndicat du Plan et de la Coopération cherchait à me rencontrer. J’ai tenu à mon tour à partager cette responsabilité avec vous Messieurs les Ministres au siège du MFPREMA.
Alors est intervenu le Porte-parole, qui a, au nom du syndicat à la base, dit tout sur le différend qui les oppose à Mme la Ministre :
-Incompréhension du comportement de la Ministre, en arrivant, elle nous donne 9 moquettes, 15 bouilloires, mais peu après nous dit qu’il n’y a plus de prière au Département ;
-Aux jours de ramadan et tabaski, elle ne s’est pas occupée de nous, elle n’a même pas envoyé un travailleur à la Mecque ;
-En cas de conseil, elle ne fait que nous insulter, elle ne répond pas aux salutations, le problème est qu’elle a un mépris total de tous les cadres ;
-Elle a faussé les programmes des commissions mixtes avec le Burkina Faso, le Sénégal puis avec l’Inde ;
-Elle ne veut recevoir ni le personnel ni le syndicat, elle est venue avec des cadres qui travaillent à son compte et qui ne sont pas engagés à la Fonction Publique ;
Or nous sommes astreints à produire un résultat suivant la lettre de mission assignée à notre Département et ce qui nous lie à elle c’est le travail.
S’agissant de la gestion du bus, il n’y a pas eu de problème avec le Ministre KOUTOUBOU qui assurait le paiement du Carburant de sa poche. Mais avec Mme la Ministre, sa propre secrétaire paye 5000fg pour arriver au bureau et 5000fg pour retourner. Avec elle, le problème de carburant se pose et nous sommes sûrs qu’il y a une ligne de dépense pour cela. Hier, le chauffeur a dit que le carburant était insuffisant. Nous en avons informés le Chef de Cabinet et le Secrétaire Général. Le Secrétaire Général nous a donné le carburant en y ajoutant que Mme la Ministre veut nous recevoir avec le pool financier. Ce n’est pas la peine si c’est pour aller nous faire insulter. Nous avons observé que les bus resteront garés tant qu’ils manquent du carburant.
Il faut que Mme sache que nous ne sommes pas venus pour lutter contre elle, mais pour travailler, c’est le travail qui nous lie. Pour elle nous constituons des objets et non des sujets ou des être vivants.
Ce que Saa Julien du Plan complète :
Chaque fois qu’on veut voir notre Ministre elle répond qu’elle n’a pas trouvé de rendez-vous et qu’elle n’a pas le temps. Ceux avec qui elle travaille ne lui disent pas la vérité qu’ils lui cachent. Les autorités collaborent avec les syndicats dont le contact permet de dire la vérité. Que Madame accepte de travailler avec le syndicat, ça va faire avancer le travail du service.
Et Monsieur Sacko Alsény de la Coopération ajoute :
La gestion des bus c’est notre vrai problème. Peu de travailleurs viennent, donc peu de passagers. Depuis le Vendredi, il n’y a pas eu de carburant. Mardi également. Le Secrétaire Général a promis qu’il va informer la Ministre. Mais il n’y a pas eu de carburant, et sans carburant mieux vaut garer les bus.
S’agissant du traitement de dossiers, ceux-ci retardent deux à trois semaines sur son bureau, ceci dérange les partenaires. Mme a un mépris total pour tout le monde, elle n’a d’égard pour personne.
Le Ministre Sékou KOUROUMA intervient :
Jouant sur la sensibilité diplomatique des travailleurs de la coopération, il a commencé par les remercier et féliciter pour avoir observé le calme ce jeudi. Aussi, il nous a été rapporté que le syndicat allait mobiliser le personnel pour empêcher Mme la Ministre d’accéder à son bureau. Il y a eu des rumeurs persistantes que ce mouvement qui devait avoir lieu hier mercredi est reporté aujourd’hui jeudi 17 novembre 2016. Pour nous, nous pensons qu’à la coopération vous êtes assimilés à des diplomates. Vous vous êtes toujours armés de la culture pour donner une belle image de ce Département. Vous avez la maturité et une pleine conscience du rôle à jouer dans ce sens.
Aux yeux de l’Inspecteur Général de l’Administration Publique, c’est un conflit facile à gérer. Le partage de l’information aide à vite solutionner les problèmes. Nous avons pu gérer un conflit similaire aux Finances grâce aux vertus de l’information. Puis Mr Eugène Falikou DJOMALO a cherché à savoir comment les bus fonctionnaient par le passé. Ils fonctionnaient grâce au financement du Ministère. Vous êtes nos partenaires et vous devez trouver une solution idoine. La section syndicale doit accepter de mettre la balle à terre.
Pour le Ministre Damantang ce n’est pas une situation grave :
C’est par démesure qu’on lui a donné une gravité. Un Chef, c’est le management, le pouvoir de mener les gens, de les conduire là où il faut et de faire preuve de beaucoup de discernement. Je suis heureux d’entendre dire que vous êtes préoccupés par l’atteinte des objectifs que vous vous êtes vous-mêmes assignés. Permettez-nous de gérer ce problème et donnez la chance au dialogue d’aboutir.
Le Ministre Sékou KOUROUMA intervient de nouveau et fait parler les textes :
Il a remercié tout le monde puis ajouté qu’il y a eu plus de peur que de mal. Il a ensuite fait recours aux principes socioculturels de résolution des conflits. L’homme est le produit de son milieu tout comme les services publics sont les produits des milieux qui les engendrent. Deux syndicats ont fusionné pour en faire un seul interlocuteur sans que leur mandat électif soit terminé. Ceci est une preuve de leur maturité et de leur volonté de vivre et de travailler ensemble.
Donner des tapis de prières et bouilloires est un acte de générosité. Cette réalité magnanime est à faire suivre de la compréhension de notre mission de service public. Un état laïc, un service laïc sans interface religieuse dans le fonctionnement des services publics. Et grâce à la pratique de la tolérance nous avons fini par accepter un état de fait, l’existence des mosquées dans les lieux de service. Les Chrétiens l’auraient voulu également. Cette réalité, la pratique l’a consacrée et collectivement nous nous organisons à aller prier même si ce n’est pas le lieu indiqué. L’héritage socioculturel est difficile à combattre car la religion est une force devant laquelle nous ne pouvons résister. Mais également nous devons faire en sorte que les prières n’empêchent pas le travail, c’est contraire au principe.
Aussi les fêtes légales au cours desquelles des gestes sont faits pour les travailleurs, c’est pour motiver les plus démunis. Mais ce n’est pas obligatoire. Désormais s’il y a quelque chose, elle est donnée au syndicat pour gérer, l’Administration n’a rien a y voir.
S’agissant du pèlerinage, c’est la même chose. Nulle part ce n’est écrit dans le budget qu’il y a une ligne pour la Mecque ou Rome. Mais là encore c’est un fait consacré. Cette année, rares sont les Départements qui ont envoyé des gens à la Mecque. Dans mon Département, je n’ai pas pu par manque de moyen. C’est quelque chose qui se négocie avant, mais tournons la page jusqu’en 2017.
S’agissant de la gestion des deux bus, notre exemple va vous édifier. Ici, nous avons rassemblés le personnel pour une modalité de gestion du bus. Une commission coiffée par le Chef de Cabinet a été organisée. Il a été décidé que la gestion du bus revienne exclusivement au syndicat. En ce qui concerne le carburant, cette commission s’est informée auprès des autres. Les fonctionnaires eux-mêmes payent leur transport à l’aller comme au retour . La recette est utilisée pour l’achat du carburant. Seules les grosses dépenses sont à la charge du Département.
Si vous voulez obtenir des subventions auprès de Mme la Ministre, ça se négocie. Mais le gros du problème ce n’est pas le mépris mais plutôt qu’elle ne veut pas vous rencontrer pour discuter. Aussi nous avons pris compte de vos désidératas que nous allons porter à la connaissance de Madame. Nous nous réjouissons de la grande question qui concerne la vie même de votre Département dans l’accomplissement de ses grands objectifs de développement. Nous allons rencontrer Mme pour lui faire des propositions afin que tout rentre dans l’ordre. Pardonnez –la, elle n’a pas vécu en Guinée depuis plusieurs années. Il lui faut une période d’adaptation. Non vous n’êtes pas des objets mais des sujets donc des acteurs conscients de leur rôle de développement de la nation guinéenne. Sur ces mots, la séance qui a commencé à 10h35 a été levée à 11h40mn.
LA CELLULE DE COMMUNICATION DU MFPREMA
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