Meilleurs vœux au ministre du Plan : « La gestion de 2014 a été totalement confuse », dénonce la section syndicale

Le ministre du Plan, Sékou Traoré, a eu droit à sa part de meilleurs vœux de nouvel an, le 30 janvier dernier.

Une petite cérémonie organisée par ses cadres qui avaient à cœur de lui exprimer les mots les plus souhaitables pour que 2015 soit une année de succès, de paix, de santé, de prospérité et de bonheur tout court.

Mais l’occasion a été bien choisi pour que ces cadres déversent tout leur bile sur certains chefs hauts placés du département dont la gestion et le comportement auraient heurté plus d’une sensibilité. En charge de tâche, M. Abdoulaye Diallo, le secrétaire général de la section syndicale du ministère Plan ne fait pas dans la langue de bois.

L’année 2014 aura été un pire cauchemar. Les discours auront beau fantasmer, le résultat au bout du compte quasi nul. C’est donc un secrétaire syndical au verbe facile qui a mis le doigt dans la plaie.

Pour le ‘’camarade’’ Abdoulaye Diallo, les espoirs nés à la prise de fonction du ministre Traoré et de ses proches collaborateurs ont été « vite déçus par le mensonge, l’opacité, l’insouciance de résultat et l’enrichissement illicite érigés en mode de gestion ».

En plus, crie-t-il, il y a eu perte des investissements publics à cause de l’exclusion de la DNPIP (direction nationale de la programmation des investissements publics) de la commission de passation des marchés.

Au ministre le message a été très clair : « nous sommes conscients que la solidarité gouvernementale, votre expérience administrative, votre réputation et votre niveau d’instruction ne vous permettent plus de mener certaines batailles », pique-t-il.

Mais plus incisif, il a sabré le secrétaire général et le chef de cabinet et l’inspecteur général du département dont « l’inaction et complicité active » à la mauvaise gestion de certains cadres aurait eu pour conséquence indirecte la dégradation des conditions de vie des travailleurs, s’expliquant selon Diallo, par le taux de décès, de déscolarisation de leurs enfants et la déchirure des familles.

« La gestion de 2014 a été totalement confuse, les directeurs se plaignent de n’avoir reçu aucune ressource du BND (budget national de développement, Ndlr), pourtant nous, nous avons constaté des mouvements sur la chaine des dépenses. A quoi ont servi les ressources décaissées », s’interroge le secrétaire du syndicat.

Au titre des activités, en dehors de l’élaboration du PIP (programme d’investissement public) qui gîte dans des tiroirs poussiéreux et une éphémère évaluation des projets, la DNPIP n’aurait réalisé aucune autre activité.

Une situation imputable notamment, dit-on, au manque d’agressivité des cadres de cette direction et le conflit de compétence institutionnelle entre la DNPIP et la DNIP (direction nationale des investissements publics) du ministère des Finances.

 

Zézé Zoumanigui

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