Liberté de la presse en Guinée: quand les journalistes interpellent les pouvoirs publics

Lansana Camara

Le 3 mai de chaque année marque la journée internationale de la liberté de la presse dans le monde. En Guinée, elle est célébrée en différé sous le signe « le journalisme sous l’emprise du numérique ».

Du 4 au 6 mai 2022, les professionnels des médias guinéens aborderont ce thème pour revoir les manquements et les solutions pour une presse libre et équitable dans le paysage médiatique.

L’administrateur du site d’informations conakrylive.infos, Lansana Camara, a souligné que ce jour est un moment de joie pour la presse, car cette journée permettra de se réunir et de tenir les débats, des échanges par rapport aux difficultés que les journalistes rencontrent, par rapport aux conditions de vie et de travail dans les rédactions. « Parce qu’on sait que tout n’est pas rose », a-t-il reconnu.

Parlant du classement de la Guinée qui a avancé de 25 points par rapport à l’année dernière, le journaliste a estimé que « l’avancement en points de la Guinée cette année, je crois on a avancé de 25 points par rapport à l’année dernière. D’abord, c’est une bonne image pour la presse dans le pays. Ça montre qu’il y a des efforts qui sont faits de la part du pouvoir public pour permettre à la presse de travailler dans une certaine condition plus ou moins acceptable à l’image bien attendue des autres pays de la sous-région. Mais, si nous avons gagné ce point, je pense que le défi à relever pour avoir un climat serein de travail de journaliste reste encore énorme ».

Et d’ajouter : « aujourd’hui on ne doit pas se cacher les vérités, nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés sur le terrain, que ça soit dans le travail quotidien de la presse en ce qui concerne la collecte des informations, le traitement des informations et surtout les conditions de vie des journalistes. Je pense que cet aspect est important qu’on ne puisse parler d’une presse libre, d’une presse indépendante lorsque les professionnels qui travaillent tous les jours sur la matière ne sont pas dans les conditions requises, ne sont pas dans les conditions acceptables », a-t-il regretté.

Selon lui, le pouvoir doit œuvrer davantage pour réunir les conditions et cela permettrait à tous ceux qui vivent de la presse de vivre dignement et de pouvoir faire un travail important.

« Tous les jours, nous ne faisons pas ce métier pour notre plaisir, nous le faisons pour le plaisir des autres, je veux parler des auditeurs, des lecteurs, des paysans et pourquoi pas la population générale. Alors si nous ne sommes pas dans les conditions qui nous permettent de faire ce travail de façon sereine dans un certain climat propice, ça va être beaucoup compliqué. Aujourd’hui, l’interpellation qu’il faut faire au pouvoir public, c’est de s’impliquer davantage pour permettre au entreprises des médias d’avoir les moyens nécessaires pour faire face aux multiples dépenses que nous connaissons », a-t-il lancé.

Pour lui, les radios, les télévisions, les journaux font des dépenses énormes par mois, d’où il faut agir, faire de sorte que ces dépenses soient diminuées et que les journalistes soient dans les conditions de travailler de façon morale et matérielle.

Albert sovogui pour ziama.info

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