Elections/Guinée : les Nations-Unies soutiennent « le projet d’appui aux médias » de la Maison de la presse

Lancement du projet d'appui aux médias guinéens pour l'élection présidentielle 2020

L’administration de la Maison de la presse (MDP) en collaboration avec la représentation du système des nations-unies (SNU) en Guinée a lancé, samedi à Conakry, le « projet d’appui aux médias pour une élection présidentielle transparent et apaisée » dans le pays, en mettant l’accent sur le rôle et la responsabilité des professionnels de la presse dans ce processus électoral dont les enjeux sont importants. Le coût est estimé à 78.816 dollars.

A cette occasion, le président du conseil d’administration de la MDP, M. Amadou Tham Camara, qui a alerté sur les violences verbales et les crises post-électorales, a appelé à une couverture impartiale de l’élection, en adoptant une posture plus responsable en vue d’apaiser les esprits et consolider la paix et la quiétude dans le pays.

Une plateforme de monitoring sera mise en place en vue de contrôler les dérapages dans les journaux et sites internet et les excès dans les émissions inter-actives des radios.

« Ce monitoring va consister essentiellement à faire du travail de suivi de fausses informations sur l’internet, que ce soit sur les sites internet mais également sur les réseaux sociaux en cette période électorale. Cela est important parce que les mauvaises nouvelles et des informations tendancieuses peuvent conduire à des situations très fâcheuses. Donc, ce monitoring va être concentré à cela. Nous allons aussi créer un mécanisme pour que les émissions interactives soient contrôlées, en donnant la possibilité aux grandes émissions interactives d’initier les appels. Ainsi, c’est la radio qui contrôle les auditeurs qui vont intervenir », Thama Camara, qui est également président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL).

Le coordinateur du SNU en Guinée, Dr Vincent Martin, a salué la dextérité des responsables de la MDP pour cette initiative. Il a rassuré que c’est un projet qu’il tient à cœur. Et de son côté, le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies, Dr Mohamed Ibn Chambas, qui conduit une mission depuis le 30 septembre, a reconnu que l’organisation des élections en Afrique connait souvent des risques de violences inter-communautaires. Il a invité les médias à remplir leur fonction qu’on attend d’eux en privilégiant la paix.

« C’est très important de travailler avec les médias pour jouer son propre rôle dans un contexte électoral, et donner l’information, éduquer la population, mais aussi de faire ça avec toute responsabilité. Vous savez nous sommes ici en Guinée. Dans un bureau de campagne, c’est naturel que la tension monte. Et, dans un tel contexte, il faut vraiment rassurer que les médias donnent des informations correctes, vérifiées et qui évitent un langage qui peut inciter à la violence, le langage de la haine. Nous voulons qu’après les élections, dans la période post-électorale, qu’il y ait toujours la cohésion sociale », a-t-il lancé.

D’où la décision des nations unies de créer cette plateforme de travail des médias avant, pendant et après les élections de 2020.

Alphonse Léno

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