Crises récurrentes en Guinée : un ancien premier ministre « récuse les accords politiques» !

Guinean Premier Ahmed Tidiane Souare talks to the media after he arrived December 25, 2008, at an army camp near Conakry along with members of his government after being ordered to do so by the Guinean military junta for a meeting with Captain Moussa Dadis Camara, leader of the putschist camp. Souare deferred to coup leader Captain Moussa Dadis Camara, calling him "Mr President" and saying that he and the government were at the disposal of the junta. AFP PHOTO / SEYLLOU (Photo credit should read SEYLLOU/AFP/Getty Images)

M. Ahmed Tidiane Souaré, l’ancien premier ministre sous le général Lansana Conté et ancien conseiller du président Alpha Condé, a réagi ce vendredi à un certain nombre de questions de l’actualité brûlante de la Guinée, notamment la tenue des élections législatives fixée par la CENI au 28 décembre prochain et le projet de modification de la constitution.

Invité de la radio Espace FM, il a indiqué que sa « préoccupation est au-delà » de tout cela. « Je vais vous étonner : à quoi bon des élections législatives en 2019 ? La présidentielle en 2020 ? C’est l’expression d’une perturbation majeure du calendrier démocratique de notre pays », s’est-il interrogé.

« Les acteurs ne regardent pas l’avenir, ils regardent sous leurs pieds ce qui va se passer dans l’immédiat. Ça ne fonctionne pas comme ça. Et si vous faites le bilan sur les mandats du président Condé, peut-être que nous avons passé près de trois à quatre ans à négocier des accords et à ne pas les respecter, près de deux ans à organiser des élections et une autre à parler d’élection à discuter. Le temps du développement est où ? Ce n’est qu’en Guinée où on ne parle que d’élections du 1er janvier au 31 décembre », dénonce l’ancien premier ministre.

Selon lui, l’élection n’est pas une fin en soi. « Moi, si le président Condé me demandait, je ne donne de leçons à personne, je récuse les accords politiques. Je préfère l’application de la loi. D’accords en accords, c’est la responsabilité de tous les acteurs politiques », a-t-il martelé.

Alphonse Léno

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