Moussa Dadis Camara : « Je ne veux pas revenir sur certains faits au risque de frustrer… »

Il s’était fait oublier depuis 2009 quand soudainement il réapparait lundi dernier avec l’ambition de conquérir le pouvoir en Guinée qu’il a perdu après avoir reçu une balle dans la tête tirée par son ex-garde rapproché Aboubacar Sidiki ‘’Toumba » Diakité.

L’ex-capitaine de l’armée guinéenne Moussa Dadis Camara, à la tête désormais du FPDD, assure, depuis Ouagadougou, sur BBC cette semaine pouvoir revenir dans son pays quand il veut. Car « je suis un citoyen libre ». 

Sur qui pèse –moralement pour reprendre ses termes- le lourd héritage des massacres du 28 septembre qui a fait plus de 150 morts selon l’ONU, Dadis confie qu’ « honnêtement parlant à ce jour, je n’ai pas encore demandé aux autorités pour que je rentre ». Interview…

BBC : Peut-on savoir votre position dans le paysage politique guinéen ?

Moussa Dadis Camara : Je suis avec personne. Je suis avec tous les Guinéens. Je suis avec mon parti politique, ma famille politique.

Quelles sont vos relations actuelles avec le président Alpha Condé?

Elles sont très saines et même s’il y avait d’autres relations de nature, je ne sais comment, c’est un frère à moi et avant tout c’est un Président. S’il y avait des problèmes, ça serait entre frères et frères, entre Guinéen et Guinéen.

Vous avez déclaré que vous êtes un exilé forcé, qu’est-ce que ça signifie ?

Je ne veux pas revenir sur certains faits au risque de frustrer, de toucher la sensibilité des gens. Je me dis simplement qu’à un moment donné, quand tu es dans un autre pays, tu as l’impression que les gens ne veulent pas ou les autorités ne veulent pas. 

Mais honnêtement parlant à ce jour, je n’ai pas encore demandé aux autorités pour que je rentre. Et d’ailleurs, je suis un citoyen libre, je peux prendre mon vol et je rentre quand je veux. Mais pour une question de principe et de respect, il faut souvent informer l’autorité, ce que je n’ai pas encore fait.

Vous pouvez prendre un vol et rentrer quand vous voulez. Ça veut dire que la situation a changé. Parce que la dernière fois que vous êtes rentré au pays, vous n’avez pas pu passer par Conakry ?

Vous savez mon frère, même si je ne suis pas passé par Conakry, c’est une cuisine intérieure entre Guinéens et Guinéens. Et je ne voudrais pas avec tout le respect, l’humilité que j’ai vraiment pour le président de la République. Je ne peux pas me permettre de rentrer dans certaines considérations que je suppose que ça serait des considérations peut-être de forme d’attaque. 

Si je suis passé par le Maroc, le Libéria pour rejoindre N’Zérékoré pour les obsèques de ma mère, je me dis que l’essentiel, je suis parti en Guinée, l’objectif a été atteint, le reste on s’en remet à Dieu.

L’élection, c’est le 11 octobre, vous êtes toujours dehors, comment vous allez préparer cette élections ?

Je ne suis pas dehors. Je crois que le président Alpha est un démocrate qui venait quand il voulait de la France, du Burkina. Il n’était pas dehors, s’il était dehors peut-être un jour ces militants allaient dire non, parce que le président Alpha Condé est dehors mais non. C’était des séjours, c’est comme moi je ne suis pas dehors. C’est pourquoi je dis le moment venu, si je veux rentrer dans mon pays je pense que je peux rentrer dans mon pays sans problème.

Vous dites que votre parti, c’est le parti de tous les Guinéens. Jusqu’à présent les manifestations qui ont appelé à votre retour ont été faites en Guinée forestière, votre région d’origine. Est-ce que vous avez vraiment l’impression que vous êtes le Guinéen de tous les Guinéens ?

Ecouter cette marche à laquelle vous faites allusion, ce sont mes mamans qui m’ont vu grandir. Ce n’est pas lié à un problème politique, c’est purement un problème de sentiment, du fils à la mère. 

C’est une façon d’attirer l’autorité, peut-être du premier responsable, afin de savoir si c’est le premier responsable qui ne veut pas que je rentre ou si c’est moi.

 

Bbc

 

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