Canal+ Spécial Investigation. Espions privés : barbouzes 2.0 -Immersion dans le monde des barbouzes: On propose un coup d’État contre Lansana Conté à Baidy Aribot, Capi Camara, et Toto Camara, ils répondent par l’élimination physique

Capi Camara : « L’élimination physique, c’est la solution radicale, et c’est la plus rassurante pour nous et, pour vous, pour le retour sur investissement » Général Mamadouba Toto Camara : « Dès que l’action est terminée, on convoque un rassemblement ; les militaires, les colonels, et moi, on fonce pour passer et c’est fini, le jour même, à l’instant même ; c’est instantané »

 

C’est un reportage qui dévoile une partie de ce monde obscur, cet univers, où il n’y a aucune règle, sinon que vaincre les adversaires, et dans cette guerre, les barbouzes n’ont aucune limite devant la folie de leur client. Du monde financier, à la guerre économique, arrive le  »fameux dîner de Paris » du 27 Février 2004, commandité par Moussa Sampil, le ministre de l’intérieur de l’époque. Présents à ce dîner, Baidy Aribot, et Capi Camara, difficilement reconnaissables sous les cameras en mode nocturne. Mais les barbouzes trouveront les deux compagnons assez légers pour la crédibilité du complot. Ils vont alors passer à la vitesse supérieure, en exigeant la présence du général Toto, sous peine de se retirer de l’opération. Un délai de 24 heures sera donné à Capi et Baidy Aribot pour une réponse du général Toto, qui aurait raté la veille, un vol d’Air France. Pour faire monter les enchères, les barbouzes manifestent leur volonté de quitter le projet; Capi dans une volonté peut-être de ne pas laisser passer une telle occasion, se lance :  »l’élimination physique, c’est la solution radicale, et c’est la plus rassurante pour nous et, pour vous, pour le retour sur investissement » qui s’élève à 5 millions de dollars si tout cela n’était pas qu’un piège de Moussa Sampil, pour faire tomber des hommes, et gagner les bonnes grâces du général Lansana Conté.

Le dîner se termine, et l’ultimatum est donné, le lendemain matin, les tractations nocturnes, entre Capi, Baidy, et Toto aboutissent à une promesse de Toto de se rendre à Paris une semaine plus tard. Le 05 mars il atterrit à Paris, mais les barbouzes s’arrangent à le recevoir seul, sans Baidy, ni Capi. Dans le contrat entre Moussa Sampil et les barbouzes, il fallait absolument obtenir des aveux explicites du général Toto.

Dans une opération digne de la CIA, ou à la DGSE, aux yeux du général Toto, colonel à l’époque; les barbouzes présentent une valise explosive, qui devait exploser au passage du général Conté. Et c’est sur l’autoroute Fidel Castro, à quelques mètres de la présidence, que quatre voitures devaient exploser sur une centaine de mètres. Le général n’aurait eu aucune chance de s’en sortir. Aussitôt le général Toto propose son bureau d’où, il voit le général sortir. Conté devait tomber sous le feu de son gendre : « En vérifiant à partir de mon bureau, je peux déclencher, je peux le voir de mon bureau. Dès que l’action est terminée, on convoque un rassemblement ; les militaires, les colonels, et moi, on fonce pour passer et c’est fini, le jour même, à l’instant même ; c’est instantané ». A partir de ce rendez-vous, ils ne se reverront plus, et la suite, Toto connaîtra au sein de la junte qu’il avait accepté de rejoindre, contrairement à la majorité des généraux du pays, une humiliation qui donne l’impression d’une personne qui à renoncé au destin d’un homme d’État qu’il rêvait caresser un jour.

A la fin du reportage, Moussa Sammpil explique presqu’avec regret : «Les personnes ont été interpellées en Guinée par les services compétents, mais pour des raisons propres au Chef de l’État d’alors (Général Conté), très clément, a demandé de laisser tomber, en demandant de leur prodiguer des conseils de ne plus jamais recommencer ça»

 

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