École primaire de Baïzea : le directeur déplore les conditions de vie et travail 

Le directeur de l'école, M. Maoro Guilavogui

Située dans la sous-préfecture de Binikala, l’école primaire de  Baïzea est loin de 80 kilomètres de la préfecture de Macenta, en région forestière. Elle a été construite grâce aux efforts des communautés de la localité pour lutter contre l’analphabétisme dans ce village, secteur du district de Sassaguizezou.

Dans un entretien qu’il nous a accordé, le directeur de l’école, M. Maoro Guilavogui, se plaint de l’enclavement et de la dégradation poussée des petits chemins transformés en route où seuls les conducteurs des motos-taxis se débrouillent pour arriver à destination. C’est l’une des difficultés phares de son lieu service.

« Les difficultés énormes auxquelles nous sommes confrontés, c’est la distance. Et, qui doit venir dispenser des cours ici, sauf quelqu’un qui a l’amour de son pays, de ces enfants. La route est dans un état de dégradation très poussé. Elle  a été construite grâce aux efforts des citoyens du village pour l’avenir de nos enfants. Cette école est multigrade composée de la 3ème Année et la 5ème Année. C’est moi seul qui y enseigne. Mais quand même l’Etat nous a aidés à suivre des formations pour la gestion des classes multigrade. C’est pourquoi je réussis à satisfaire des élèves », précise-t-il.

Parlant de l’effectif des élèves dans sa classe, il a affirmé : « j’ai 34 élèves, ce qui est un fardeau pour un seul enseignant. J’avais un adjoint qui avait été recruté par les parents du village, mais il n’est plus en situation de classe. C’est pourquoi je recommande au gouvernement d’avoir un bon local, ensuite on n’a pas de forages, ni de point d’eau. Les enfants boivent où ils peuvent boire. En plus, nous n’avons pas de livre de lecture, de carte de géographie. Je m’efforce pour l’éducation de nos enfants. Nous avons des livres de sciences  d’observation d’ECM. Mais ce qui est prioritaire pour que les l’enfant puissent lire et écrire, il faut un livre de français. C’est la priorité.  Ensuite le tableau est restreint, est-ce qu’on peut écrire les deux lectures dans une classe multigrade là ? Où on va faire les autres leçons ? Donc, je suis en difficulté, mon bureau est dans ma maison, tout est imparfait. A chaque trimestre, les inspecteurs viennent, mais les constats faits n’ont pas de solution. Ils viennent toucher les réalités de l’école, mais sans suite », déplore-t-il.

 

Zeze Enema Guilavogui

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