Coup d’Etat en Afrique de l’ouest : A qui le tour ? (Par Sidiki Mara)

Sidiki Mara

Un printemps de coups d’Etat s’empare de la sous- région ouest africaine, notamment au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Cela nous   rappelle le printemps arabe de 2011 qui a secoué l’Afrique du Nord : Egypte, Libye et Tunisie).

L’Afrique de l’ouest reprend l’actualité avec les faits du passé et regorge l’un des maux dont souffre le monde : le terrorisme. Nous sommes tous   menacés. Les pays de l’Afrique de l’ouest traversent quasiment les mêmes réalités. La Guinée et le Mali sont les mêmes poumons dans un même corps, comme aiment le dire les Guinéens et Maliens.  Nous sommes un même peuple et une même population qui subissent les mêmes situations socio-politiques.

Les dirigeants sont   inquiets   par ce printemps de coup d’Etat qui sonne comme un avertissement. Les forces de l’ordre et de sécurité commencent à comprendre la vraie notion de démocratie et la souffrance des différentes populations exténuées par des maniements de jeux démocratiques, le changement de constitutions et le maintien au pouvoir   d’un seul homme.

Cette crise qui agite une communauté économique des Etats de l’Afrique l’ouest (CEDEAO) qui est en perte de vitesse, n’a de solution que des sanctions souvent verbales en oubliant les vrais maux dont souffrent les peuples.

Il est donc temps de   se   réveiller.  Cette CEDEAO est l’élément causal des coups d’Etat dans nos différents pays ouest africains. L’organisation sous-régionale est la cible aujourd’hui des critiques des différentes organisations de la société civile et de la population, pour condamner son ingérence, sinon sa complicité dans la résolution des crises socio-politiques.

Nous ne devons pas vous rappeler ce que vous devez faire. Vous avez juste manqué votre mission.  Selon un jargon militaire, il n’y a pas de mission impossible, il n’y a que des hommes incapables. Donc, la CEDEAO dans cette même logique est épinglée.

Son incapacité à bien gérer le changement constitutionnel en Guinée par le président Alpha Condé pour s’octroyer un 3ème mandat a fait plusieurs morts, son laxisme également dans la gestion de la crise malienne avec Ibrahim Boubacar Kéita, la menace des terroristes, entre autres, ont terni son image.

Cette organisation a été incapable de se prononcer de façon responsable face à ces situations dans ces pays. Elle a juste soutenu et encouragé ses homologues tout en oubliant le sens de la démocratie incarné par le Ghanéen John Rawlings. Oui l’armée aussi peut faire mieux au pouvoir que les civils ! Essayons-les et voir quel résultat pourra-t-on obtenir.

La CEDEAO n’est plus la même que dans les années 90, notamment sa détermination et sa responsabilité à résoudre les crises socio-politiques, elle est décriée, malmenée et marginalisée. Elle ne réagit pas au moment voulu, donc un médecin après la mort.  Elle risque de connaître le même sort que les pays qui ont connu les coups d’Etat et elle risque une disparition par sa faiblesse et le manquement de rôle.

Après ces coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, il n’y a aucun doute que ce sera une belle leçon pour le reste des dirigeants qui tentent de s’éterniser au pouvoir ou de changer leurs constitutions.

L’alerte est déjà donnée et vous avez la nécessité à ne pas connaître le sort. A qui le tour ? Une crainte si la CEDEAO pliait aussi bagage ou optait pour une réforme pour soigner son image écornée, en optant pour une politique de diplomatie des peuples et non pour les dirigeants. Si cela n’est pas fait, nous connaitrons des manifestations quotidiennes dans les pays membres de cette organisation et cela poussera certains peuples à se retirer de la CEDEAO. Une conséquence : ils vont demander à se retirer de cet espace et compromettre la création d’une monnaie unique qu’envisagent le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, pour ne citer que ceux-ci.

 

Sidiki Mara

Communicateur

+224 628 40 04 01

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