Evènements du 4 Juillet 1985 :  »Je considère qu’il n’est pas dans notre intérêt de maintenir le statu quo » (Par Thierno Saïdou Diakité)

sadou-diakite« Le cœur a besoin de s’épancher, la douleur ensevelie dans le silence est un accroissement de peine », Mirabeau. C’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance du texte de Laye Junior Condé sur les douloureux événements survenus à Conakry les 4 et 5 juillet 85. Une des nombreuses pages sombres de l’histoire récente du pays.

Parti de la Guinée en septembre 1979 pour des études supérieures en Roumanie, je suis définitivement rentré le 9 août 1985. Exactement trois semaines après les folles journées des 4 et 5 juillet 85. Par la force des choses, quelques années plus tard, j’ai milité dans  des  organisations de défense des droits de l’homme. En particulier, l’OGDH dont je suis membre fondateur. Cet activisme m’a donc conduit à prendre connaissance de cet épineux dossier du 4 juillet et de celui non moins complexe du camp Boiro. J’ai côtoyé de nombreuses victimes de ces deux situations. Ce qui me permet avec le recul de me faire une religion sur ces deux dossiers.

Dans la perspective de l’anniversaire des événements du 4 juillet 85, à la mi-juin 2016,  j’avais commencé à réfléchir sur la rédaction d’un article pour évoquer le souvenir de ce drame. Pendant une semaine, j’ai retourné le sujet dans tous les sens sans pouvoir trouver l’angle d’attaque. N’ayant pas directement vécu les faits, il aurait été imprudent et maladroit de ma part d’écrire sans prendre certaines précautions. De prime à bord très sensible, ce sujet qui traite d’événements qui ont fortement marqué le cours de l’histoire récente du pays méritait d’être traité avec un certain détachement.

Mon objectif visait en fait à provoquer un débat constructif pour briser le silence, et conduire à des approches pragmatiques de solutions. Je considère qu’il n’est pas dans notre intérêt maintenir le statu quo sur un pan de notre histoire sans agir. Agir pour rétablir la vérité et surtout contribuer à la réconciliation des fils du pays. En d’autres termes, la démarche ne consiste nullement à remuer le couteau dans la plaie, mais à faire en sorte que nous puissions tous nous regarder les yeux dans les yeux sans aucune haine. Dans l’optique d’avoir un regard commun vers l’avenir du pays auquel nous appartenons tous quelles que soient nos appartenances politiques. Nous sommes tous des Guinéens !

Pour en revenir aux événements du 4 juillet 85, j’en ai longuement discuté avec feu Sékou Mady Traoré à la radio Djoliba FM, à la faveur de certaines émissions culturelles que j’animais avec lui. Comme indiqué plus haut, je n’avais pas toutes les pièces du puzzle pour me jeter à l’eau, c’est-à-dire écrire sur le sujet. Aujourd’hui, c’est l’intervention salutaire et courageuse de Laye Junior Condé, qui me donne l’opportunité d’écrire. Ecrire pour saluer la pertinence de sa position et surtout ma voix à la sienne pour interpeller le chef de l’Etat et la Commission Provisoire de Réflexion sur la Réconciliation Nationale.

Thiernosaidoudiakite@gmail.com (in mediaguinee)

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