Embouteillages interminables: policiers impuissants, automobilistes indisciplinés et citoyens ignorants s’accusent à Conakry

La fluidité de la circulation reste toujours un problème sur la route Le Prince, notamment au rond-point Cosa et sur la transversale qui relie Tannerie à Petit-Simbayah. Cet encombrement incessant des piétons, automobilistes et motards est plus fréquent dans la matinée et la soirée. Et cela rend plus difficile aux usagers à accéder au passage.

Aminata Kanté, une vendeuse ambulante au rond-point Cosa admet et parle de manque d’infrastructures routières. «Il y a trop de véhicules alors que les infrastructures routières sont insuffisantes. Ici, au rond-point Cosa, difficilement les usagers circulent. Tous les jours, on assiste à des embouteillages qui prennent des heures. Et qui occasionnent souvent des accidents», témoigne-t-elle.

Le commandant Younoussa Traoré, le responsable qui veille sur la fluidité au rond-point accuse, lui, la congestion   des services publics à Kaloum. «Le matin, tous les travailleurs quittent la haute banlieue pour le centre-ville de Kaloum. Le soir, tout le monde remonte vers la banlieue. A cela s’ajoute l’indiscipline des automobilistes qui ne respectent pas les consignes. Lorsqu’on leur indique là où ils doivent passer, ils font ce qu’ils veulent et quand on les aligne à deux voies, ils n’obéissent pas», nous confie-t-il. Et d’ajouter  «le stationnement anarchique des véhicules au bord des routes envahies par les vendeuses étalagistes qui viennent s’asseoir sur les artères».

Mais Amadou Baldé, un taxi-maitre sur l’axe Le prince: (Kagbelén-Kaloum) l’admet et dénonce une police inefficace et impuissante. «Entre nous les automobilistes, on ne se pardonne pas dans la circulation. Lorsqu’on voit un espace libre dans la circulation, chacun se précipite, personne ne cède le passage. Les agents routiers prennent beaucoup du temps pour désengorger la circulation. S’ils bloquent une voie, ça peut prendre des heures avant de libérer. Nous sommes très étouffés par ce phénomène, difficilement nous arrivons à nos destinations», dit-il.

Il lance un appel à l’Etat d’augmenter «les infrastructures routières ou aménager les petites voies. Chaque année, il y a des milliers de véhicules qui rentrent dans le pays. Et si rien n’est fait, les usagers ont du mal à circuler, ici».

Pour Mamadou Tahirou Diallo, un moniteur dans une ‘’auto-école’’ près de Cosa, les embouteillages s’expliquent par la violation du code de la route. «S’il y a des embouteillages, c’est parce que les automobilistes ne respectent pas les règles de la circulation. Sur la route Le prince, il y a deux voies ‘’aller’’ et deux voies ‘’retour’’, mais on se retrouve avec cinq ou six voies», dénonce-t-il. 

«Chaque matin, je vois les policiers se battre pour que les automobilistes suivent deux voies, mais dès que les agents quittent, les chauffards (sic) reprennent automatiquement et c’est ce qui crée l’embouteillage», martèle-t-il. Selon M. Diallo, pour éviter ces embouteillages, les citoyens doivent apprendre le code de la route avant de commencer à circuler. Et, ceux qui ne connaissent pas, de respecter les consignes des agents routiers. A bon entendeur salut.

In La République N°965

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