Collaboration: Les passes d’arme secrètes entre Kerfalla Yansané et Mohamed Diaré

Alors qu’aux yeux de l’opinion la collaboration entre Kerfalla Yansané et Mohamed Diaré paraissait des plus franche et conviviale, les deux hommes auraient pourtant entretenu un secret amour aigre-doux, une sorte de sentiment au goût piquant.

 

Le premier, ex-ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances, en plus de rêver à obtenir le poste de premier ministre, aurait voulu également maintenir la ligne stratégique des finances. Tandis que, le second, ex-ministre délégué au Budget, aujourd’hui promu ministre d’Etat, se voit donc occuper avec plein pouvoir, les arcanes financiers de l’Etat guinéen.

Pour bien d’observateurs, il ne pouvait y être autrement, tant l’homme proche parmi les proches du parti au pouvoir (RPG), avait nourri ce rêve vivace d’être le super patron des finances guinéennes. Selon nos sources, ne voulant même pas être perturbé dans cet élan, Mohamed Diaré aurait même sermonné son secrétaire général d’avoir occupé la UNE d’un magazine de la place à qui celui-ci avait accordé une interview.

« Il pensait que celui-ci voulait de sa place et il le lui a  dit ouvertement », susurre-t-on. Mais Kerfalla Yansané et Mohamed Diaré, comme dans un couple conjugal qui affiche bonne entente, ont su imposer une certaine retenue au point de passer pour des collaborateurs très proches devant l’opinion en masquant l’atmosphère tendue et l’ambiance de suspicion qui y régnait.

Le ministre d’Etat sortant de l’économie et des finances, qui s’occupe maintenant des mines et de la géologie, méfiance oblige, avait pris toutes les précautions sur lui pour « faire attention » à tout le monde. Il aurait soupçonné certains cadres qui roulent pour son ex-ministre délégué au Budget. « Pour preuve, il n’occupait jamais la place qu’on lui réservait dans la salle de conférence ».

Mais les passes d’armes indirectes entre les deux hommes se sont surtout fait sentir le jour de la passation de services au ministère de l’économie et des finances. M. Yansané, qui se vante d’avoir engagé des réformes macroéconomiques qui lui ont valu la reconnaissance internationale, s’est montré comme un donneur de leçon, pardon de « conseils » à son ex-collaborateur. Il estime qu’au niveau du ministère du Budget, la situation est fragile.

Notamment, au niveau du trésor, des marchés publics et des chaines de dépense où les défis restent à relever. Son successeur, dit-il, doit continuer sur le chemin déjà défriché par lui pour maintenir la confiance des partenaires au développement. Car lui, sa prouesse qui lui a permis de rétablir les relations avec les institutions de Bretton Woods, d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative Ppte, d’obtenir le 10ème Fed et tenir la conférence des investisseurs privés à Abu Dhabi.

Dans cette auto-satisfaction, Kerfalla Yansané a même invité Mohamed Diaré à pour suivre les discussions avec le Fmi et la Banque mondiale dans le cadre du programme de la facilité élargie de crédit. La réplique de M. Mohamed Diaré, voilée de mise en garde, oriente une relation future qui s’annonce tumultueuse.

Car, à l’entendre, le ministère des mines n’est autre qu’un pourvoyeur de recettes pour son département. Ne se reprochant de rien, il a souligné que l’heure est plutôt à la stabilisation du cadre macroéconomique en favorisant l’investissement privé. Message reçu.

 

Zézé Zoumanigui

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