Guinée : une nouvelle alliance veut « une transition » sans Alpha Condé 

La fronde contre un mandant de plus pour le président Alpha Condé plus que jamais lancée. Et comme le FNDC, l’Alliance pour l’alternance démocratique (2AD), un nouveau mouvement, se lance dans le combat pour empêcher le président actuel de briguer un autre mandat à la tête du pays.

Selon Mme Marie Louise Kamano, la porte-parole de 2AD, depuis l’élection du président Alpha Condé à la magistrature suprême de la Guinée en 2010, l’espoir de l’encrage d’une démocratie réelle et d’un développement économique et social viable s’est très vite effrité, laissant place au désespoir et à la commission de graves et récurrentes violations des droits de l’homme.

« Ces violations répétées de droit de l’homme ont atteint particulièrement leur paroxysme entre octobre 2019 et mars 2020 lors des manifestations du FNDC où les forces de l’ordre et de sécurité ont réprimé dans le sang les manifestants, entraînant ainsi l’assassinat de plus de 200 jeunes à Conakry, Mamou, Labé et N’Zérékoré, sans oublier les jeunes tués récemment lors des manifestations contre le délestage de courant en Basse et Haute-Guinée. La gouvernance du président Alpha Condé se caractérise également par des multiples scandales à caractère économique et de l’instrumentalisation ethniciste des populations aux fins de dislocation de la nation guinéenne, pour asseoir un pouvoir dictatorial aux orientations fondées sur l’enrichissement personnel au détriment du développement du pays », dénonce-t-elle.

Elle déplore, aussi, le manque de courant, d’eau, d’infrastructures routières, scolaires et sanitaires, en plus de l’absence d’industrie malgré les nombreuses promesses faites à cet effet.

« C’est dans ce contexte de frustration généralisée et de pauvreté entretenue par le pouvoir en place que Monsieur Alpha Condé n’a point hésiter, au mépris de la dignité et la vie des guinéens, à faire remplacer la constitution du 7 mai 2010, pour museler la voie souveraine du peuple et confisquer le pouvoir », martèle-t-elle.

Ainsi, accuse Marie Louise Kamano, avec la falsification de la ‘’constitution ‘’ de 2020 soumise au référendum du 22 mars 2020 mais non promulguée, le président Alpha Condé s’est rendu coupable de haute trahison envers le peuple de Guinée.

« L’entêtement de monsieur Alpha Condé a ainsi foulé au sol tous les principes de démocratie, conduira inexorablement la Guinée vers son déclin si nous ne y mettons pas un terme », alerte Marie Louise Kamano.

« Notre mouvement, Alliance pour l’Alternance Démocratique (2AD) invite le peuple de Guinée, dans sa globalité et dans sa diversité, à agir ensemble pour exiger une transition démocratique immédiate dans le but de réinstaurer les piliers de la République. Seule une transition démocratique permettra à la Guinée de restaurer les institutions démocratiques, à savoir la réinstauration de la Constitution de 2010 par voie référendaire moyennant des amendements appropriés, á l’exclusion des dispositions intangibles », lance 2AD.

« Fort du refus de Monsieur Alpha Condé d’entendre raison, en dépit de l’expression de désapprobation du peuple de Guinée, eu égard aux objectifs de sa gouvernance à vie, et du désaveu de la communauté internationale à son endroit, il est de notre devoir de citoyen de mettre fin à la souffrance de nos populations et au bradage systématique de nos ressources », insiste ce mouvement.

Albert  Sovogui pour ziama.info

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