Prof Alpha Condé sur le report des élections: « je sais que beaucoup vont être mécontents, déçus, révoltés »

Le président Alpha Condé donne deux semaines à la commission électorale nationale indépendante (CENI) de proposer une nouvelle date pour les scrutins couplés des législatives et le référendum constitutionnel qui étaient prévus pour le dimanche 1er mars 2020.

Un léger report qu’il a essayé à la fois de justifier et de calmer les partisans du changement de la constitution. Selon lui, c’est par responsabilité nationale et sous-régionale qu’il a accepté un report léger de la date des élections.

« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade, mais la fidélité à ce qu’était la Guinée hier, ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle sera demain. N’oubliez pas que dans la nouvelle constitution, nous avons écrit que la Guinée est prête à se fondre dans un ensemble plus vaste. Voilà donc pourquoi nous devons toujours rester dans le cadre de la CEDEAO et de l’Union Africaine. Bien sûr, certains vont jubiler en disant que c’est de la capitulation », dit-il dans son adresse à la Nation, vendredi.

« Je sais que beaucoup d’entre vous vont être mécontents, déçus, révoltés, mais la Guinée qui a été la patrie du panafricanisme, peut-elle s’isoler de ces pays frères ? Nous disons non ! Mon passé est là. Ancien président de la FEANF, défenseur du panafricanisme, ancien président de l’Union africaine, vous avez tous vu, comment j’ai défendu l’indépendance de l’Afrique et comment je me suis battu pour que les gouvernements africains soient libérés par les Africains. Donc c’est fort de cela et de l’esprit panafricain que j’ai accepté ce report », tente-t-il de convaincre.

« J’en appelle encore aux militants et sympathisants et à tous les Guinéens qui voulaient exercer leur droit ce 1er mars, c’est un grand sacrifice que je leur demande. Je sais que beaucoup ne dormiront pas ce soir, beaucoup vont pleurer, beaucoup vont se révolter. Mais, il est de la responsabilité d’un chef d’Etat de défendre les intérêts de son pays, mais aussi les intérêts de la sous-région et de l’Afrique. La Guinée par son passé, doit être toujours dans le leadership du panafricanisme. Donc nous restons fidèles à notre histoire. Tant pis pour ceux qui vont croire que c’est un recule », insiste Prof Alpha Condé.

« L’avenir démontrera que nous sortirons grandis de cette épreuve et que le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés. Mais ne sont concernés que les partis qui sont déjà en compétition. C’est-à-dire qui sont en règle devant la CENI. Je précise que ça ne concerne que les partis déjà engagés dans la compétition électorale. Je vous remercie! », met-il fin aux suspense.

 

 

 

Alphonse Léno

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