Dialogue politique : l’opposition guinéenne a-t-elle perdu la bataille ?

Après des semaines de négociations autour de points de discorde grippés à l’avance par le durcissement des positions, le dialogue politique guinéen semble échoué. L’opposition se retire la besace vide, la mouvance jubile, et les facilitateurs griffonnent  un « Accord d’étape » que l’opposition ne reconnait pas.

 

 

En dépit que le ministre de la justice, Cheick Sacko, ait surtout insisté sur l’importance de la signature de cet Accord, puisque le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Mohamed Ibn Chambas, et le chef de la délégation de l’OIF, Mohamed Salia Sokona, devaient quitter Conakry ce samedi.

 

Les commentaires vont bon train. Pour ses détracteurs, l’opposition a perdu la partie, car l’annulation des communales sans pour autant en fixer l’échéance avant la présidentielle en était un signe d’échec.

 

Et « faute de consensus » pour deux points à purger, les facilitateurs ont jugé utile de « parapher les consensus déjà obtenus ». Dès lundi 6 juillet, ces points d’accord seront soumis au gouvernement pour un début d’application.

 

La communauté internationale reconnait que des efforts sont en cours et se poursuivront pour renforcer les capacités de la CENI, précisant que le « présent Accord d’étape est le fruit des consultations des deux parties, de la société civile et d’autres partenaires de la Guinée ».

 

Ce qui s’annonce comme une secousse politique. Sidya Touré de l’UFR voit le problème ailleurs. Un problème que la classe politique s’est créée, et qui concerne seulement la CENI et les élections locales. D’où son refus de signer l’accord d’étape.

 

Alors tout leur énergie était centrée sur l’organisation des communales avant la présidentielle, Cellou Dalein Diallo, lui, parle d’un renoncement à cette exigence « sous réserve de la recomposition de toutes les communes urbaines et rurales de Guinée ». Après ce repli, l’opposition va-t-elle son arrière base : la rue ? Attendons de voir…

 

La mouvance se frotte la main,  estimant que le consens trouvé pourrait améliorer le processus électoral en cours.

 

 

Alphonse Léno

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