Gestion d’Electricité de Guinée : La française Veolia rafle le contrat pour quatre ans, mais…

Après les rumeurs, c’est le passage en force. Plus aucun doute que l’actuelle coordination de l’Electricité de Guinée (EDG) s’est effacée au profit de la française Veolia.

Le contrat de gestion, pour 4 ans, a été signé le vendredi 19 juin 2015 par le gouvernement guinéen et le groupe Veolia-Seureca. Sous les yeux du président Alpha Condé et en présence de l’ambassadeur de la France en Guinée, Bertrand Cochery, et des représentants de la Banque mondiale, de la Société financière internationale.

Ce contrat vise ‘’officiellement’’ à appuyer EDG, en lui apportant un renfort de compétences sur plusieurs fonctions clés afin de réaliser son redressement interne et d’améliorer sa performance technique, commerciale et financière comme prévu dans le plan de redressement sectoriel. Mais…à l’issue du contrat de gestion, si le plan de redressement est réalisé avec succès, une forme de partenariat public-privé (PPP) plus poussée pourra être envisagée.

Ce qui implique qu’EDG ait atteint un niveau de performance acceptable, que les investissements majeurs aient été réalisés et que la réforme sectorielle ait conduit à la mise en place d’un cadre institutionnel et juridique favorable à la participation du secteur privé dans le secteur de l’électricité. Ce contrat de performance remporté par Veolia est d’une valeur de 11,3 millions d’euros pour fournir des services de gestion énergétique à EDG.

Mais le plan de redressement du gouvernement guinéen prévoit des investissements de l’ordre de 1,3 milliards de dollars dont les besoins en financement ont été majoritairement couverts soit par le budget de l’Etat, soit à travers l’intervention de bailleurs internationaux.

En janvier 2014, la Guinée a recruté la SFI, en tant que conseiller principal, pour la structuration d’un contrat de gestion pour EDG selon le plan de redressement. Veolia-Seureca a été sélectionnée parmi 3 firmes ayant soumis leurs offres techniques et financières en novembre 2014 et au terme de l’évaluation des offres à la suite d’un avis à manifestation d’intérêt publié en mai 2014.

Visiblement aux anges, le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, M. Cheick Taliby Sylla, s’est réjoui de cette signature qui pourrait conduire à relever les défis du secteur de l’électricité, en dépit du grand potentiel hydroélectrique estimé à plus de 6.000 mégawatts dont la capacité de production urbaine actuelle représente environ 221 mégawatts, très en deçà de la demande.

« Pour permettre au secteur de l’électricité guinéen de juguler cette contre-performance et fournir le niveau de service requis pour appuyer la croissance économique et le développement social, il s’est avéré primordial d’engager un redressement durable de la gestion interne de la société EDG », a indiqué Cheick Taliby Sylla.

Selon lui, il n’est pas question d’une privatisation. «Je voudrais aussi insister sur le fait que le personnel d’Electricité de Guinée (EDG) demeure au cœur du dispositif et par le biais de ce contrat d’appui, de gestion et de performance, Veolia-Suereca apportera quant à elle son expertise par son renfort de compétences dans diverses fonctions », dit-il.

Patrice Fonlladosa, le PDG de la zone Afrique et Moyen-Orient de Veolia, a promis que les équipes de son entreprise et d’EDG travailleront ensemble pour une gestion transparente pour la mise en œuvre de ce projet stratégique. Car ce contrat, dit-il, constitue une étape importante du développement de Veolia en Afrique et renforce leur position de leader en matière de gestion de la production et de la distribution d’électricité sur le continent.

« Nous nous engageons à soutenir la Guinée dans ce défi, afin de répondre à la hausse de la demande d’électricité et à améliorer la qualité de vie des habitants », promet-il.

Les représentants de la Banque mondiale et de la SFI, après un détail technique et financier, ont longuement insisté sur l’importance de ce contrat pour le pays. « L’échec pour nous n’est pas une option », a averti Elan Cusiac-Barr de la SFI.

 

Zézé Zoumanigui

 

 

 

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