Manifs politiques en Guinée: lâché par des opposants proches, Cellou Dalein seul dans la rue maintenant ?

Il y a quelques jours, le chef de file de l’opposition a appelé à une nouvelle mobilisation de ses militants pour une manifestation grandiose contre la gouvernance du président Alpha Condé et pour l’organisation des élections communales et communautaires en Guinée.

Mais cet appel qui devait impliquer toute l’opposition républicaine face à Alpha Condé semble tomber dans des oreilles de sourds. Puisque, des partis politiques qui se réclament de cette opposition ne veulent descendre dans la rue où les dégâts souvent déplorables.

Lansana Kouyaté du PEDN, Aboubacar Soumah, transfude de l’UFDG, Faya Millimono du BL et Mouctar Diallo des NFD semblent abandonner Cellou Dalein Diallo en pleine mer politique. Mouctar, Aboubacar Sylla de l’UFC et Jean-Marc Telliano du RDIG ont même lancé le Front pour l’Alternance Démocratique (FAD) pour une  »alliance électorale ».

Le président des NFD est très déçu : « nous constatons l’inefficacité des manifestations à cause de la façon par laquelle elles sont organisées. Nous disons oui à des manifestations quand elles répondent à des objectifs prédéfinis qui entrent dans le cadre de l’intérêt des populations. Oui aux manifestations quand il le faut, mais pas dans l’intérêt partisan ou électoral », cogne-t-il.

Et d’enfoncer le clou: « Ce n’est pas pour satisfaire des intérêts personnels on fera des manifestations pour aller jusqu’au bout. Si on estime que nos intérêts ne sont pas satisfaits, on organise des manifestations, on tue des gens », dénonce Mouctar.

Après Lansana Kouyaté et Aboubacar Soumah, l’opposant Faya Milimono vient d’annoncer qu’il ne prendra pas part à la manifestation projetée par l’opposition républicaine ! Le leader du Bloc Libéral l’a annoncé ce lundi 3 juillet 2017 à notre rédaction dans un entretien. Il est également revenu sur la nouvelle alliance créée au sein de l’opposition républicaine. Lisez et écoutez…

Pour Dr Faya Milimono, le droit de manifester est reconnu. Mais il déplore qu’en Guinée, « on a tendance à faire l’amalgame en considérant qu’une manifestation, c’est de la violence », argumente-t-il.

« On ne devait pas opposer l’exercice du droit à la criminalité qui se fait lorsqu’on empêche les gens de manifester comme cela est prévu par nos textes de lois. Le droit pour ces partis politiques, nous le leur reconnaissons. Mais nous ne sommes pas partie prenante pour l’instant à tout ce qui est en train de se dessiner », balaie Faya Millimono.

Selon lui, ils ne peuvent pas prendre part à une manifestation dont ils ne sont pas associés.
« On ne sait pas pour quel but la manifestation va se faire, de quelle façon. Nous sommes un parti politique, nous avons des valeurs et des principes auxquels nous obéissons », dit-il, rapporté par africaguinee.

Lisa Bangoura

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