Saran Camara : « Moi aussi, j’ai le droit d’aller à l’école »

Saran Camara_ColeahSaran Camara a failli ne pas aller à l’école. Ce 9 novembre, elle était une des premières élèves à se présenter à l’école primaire de Colèah, décidée à bien débuter son cursus scolaire :

«Mes parents n’étaient pas très enthousiastes à l’idée de m’envoyer à l’école. L’année dernière, je suis restée à la maison mais cette fois, ils ont accepté de m’inscrire grâce à nos voisins qui sont venus leur demander de me scolariser».

D’une voie gaie et assurée, elle demande de passer un message à toutes les autres filles restées à la maison : « Je suis heureuse d’être venue. Il faut que toutes les filles disent à leurs parents de les envoyer à l’école. Si ça ne marche pas, elles doivent demander à leurs tantes ou à leurs voisins de parler à leurs parents. Moi, je vais très bien étudier pour avoir un bon travail plus tard. Quand je serai grande, je veux devenir une grande journaliste».

Aller à l’école comme le fait Saran est une chance refusée à une fille sur deux en Guinée. Un grand nombre de fillettes en âge d’aller à l’école sont reléguées aux tâches ménagères, surtout à l’intérieur du pays.

L’UNICEF œuvre pour que tous les enfants en âge scolaire aient accès à une éducation de qualité. L’éducation est un droit humain fondamental, proclamé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans la Convention relative aux droits de l’enfant.

Selon les données du Ministère de l’éducation, en Guinée, 4 filles sur 10 âgées de 7 à 12 ans ne vont pas à l’école. Les données révèlent aussi que 5 filles sur 10 n’achèvent jamais l’école. Au niveau de l’entrée à l’école, il existe 10 points d’écart entre les garçons et les filles (respectivement 92% et 82%).

Les conséquences de l’analphabétisme sont graves, surtout lorsqu’il s’agit des filles. Privées d’éducation, ces dernières sont exposées à l’exploitation domestique, à la prostitution, aux mariages forcés et aux grossesses précoces. Il existe également une corrélation forte entre l’éducation des filles et la mortalité infantile – en particulier celle des enfants de moins de cinq ans.

Selon l’EDS 2012, sur 1000 femmes enquêtées, 139 n’ayant reçu aucune instruction ont la probabilité de perdre leurs enfants avant l’âge de 5 ans, comparé à 66 femmes de la même proportion ayant été scolarisées au-delà du cycle secondaire.Les filles scolarisées sont mieux équipées pour réussir leur vie, fournir une éducation solide à leurs enfants et préparer les générations futures.

Source : Unicef

 

 

 

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