Kindia : les acteurs s’approprient du projet de loi sur le maintien de l’ordre public en Guinée

Le mercredi 16 septembre 2015, un atelier s’est ouvert à Kindia sur la finalisation du projet de loi sur le maintien de l’ordre public en Guinée.

Et pendant 5 jours, des acteurs impliqués dans la réforme du secteur de la sécurité (RSS) dans le pays s’approprieront du contenu de cette loi déjà promulguée en vue d’élaborer des textes d’application pour l’instauration d’un Etat de droit respectueux de ses engagements. Selon les initiateurs, après son adoption par l’Assemblée nationale et sa promulgation par le président Alpha Condé, la mise œuvre effective de la loi sur le maintien de l’ordre public passe nécessairement par l’élaboration de ses textes d’application par les acteurs, responsables du maintien de l’ordre public en Guinée.

Ainsi, ces activités permettent d’identifier les besoins des différentes structures et d’élaborer le projet de décret et les arrêtés d’application par les cadres des départements ministériels concernés, en collaboration avec les autres acteurs impliqués dans la RSS. Cette rencontre de Kindia a enregistré, notamment, la présence des officiers de police et de la protection civile, de la gendarmerie, du PNUD, de la justice, des organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile, des députés, des autorités régionales et des médias.

A l’ouverture des travaux, le représentant du gouverneur de Kindia, M. Daman Traoré, a souhaité la bienvenue aux 51 participants, remercié les organisateurs pour cette initiative et s’est réjoui du choix porté sur la capitale du Kania pour abriter cet atelier sur la sécurité.

Le président de la commission technique de suivi du CNP-RSS, M. Djéliman Kouyaté, a indiqué que pour le fonctionnement plus harmonieux et plus efficace des forces de défense et de sécurité, il importe de procéder à des changements structurels, en créant notamment un cadre normatif susceptible de contribuer au raffermissement des relations entre les civils, les populations, les autorités et les forces de sécurité. Pour lui, il s’agit donc de construire un Etat, et non de tenir des discours pour préserver un poste aujourd’hui. « Le manque de professionnalisme des forces de défense et de sécurité est une des raisons de l’incapacité à instituer une véritable gouvernance démocratique du secteur de la sécurité. Une des solutions envisagées pour remédier à de telles situations est l’adoption d’un instrument normatif pertinent qui facilite le respect des principes démocratiques », a-t-il déclaré.

Au du système des Nations unies, partenaire stratégique et financier de ce processus, le colonel Mahamane Ousmane Amadou, expert chargé de ce programme de RSS au PNUD, a félicité les autorités guinéennes pour la détermination à améliorer le cadre législatif et réglementaire du secteur de la sécurité à travers une meilleure pris en compte des droits de l’homme dans tous les textes juridiques en vue du renforcement de l’Etat de droit en Guinée. Ce mérite est d’autant plus grand, a-t-il souligné, que nous sommes dans un contexte post-Ebola particulièrement éprouvant et l’agenda national marqué par la préparation des élections. « Je reste convaincu que l’élaboration de ces textes contribuera à compléter le cadre juridique en la matière et à faciliter la mise en œuvre de la loi », a-t-il dit aux participants. Il a rassuré que le PNUD, en tant que partenaire privilégié de la Guinée, reconnait que la construction d’un Etat de droit et démocratique ainsi que la consolidation de la paix en Guinée constituent une priorité qui passe nécessairement par la mise en place d’un cadre juridique clair et exhaustif. Le discours d’ouverture a été prononcé par le ministre de l’Intérieur, Dr Mahmoud Cissé, qui a précisé que cette rencontre vise plutôt à accélérer la marche ascensionnelle du processus de réforme du secteur de la sécurité engagée depuis 2010. Selon lui, gouvernés et gouvernants doivent, tous, être soumis à la règle du droit indispensable à l’évolution des nations modernes. Pour Mahmoud Cissé, « le désordre empêche et compromet le développement, car celui-ci est impossible sans un climat de stabilité ».

Zézé Zoumanigui

Depuis Kindia

 

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