Industrie locale : A Coyah, des jeunes Guinéens fabriquent du savon de qualité à usage multiple

DSC09800Les petites unités industrielles peinent à prospérer en Guinée. Pourtant elles existent et proposent des produits de qualité aux consommateurs. C’est le cas de l’unité de production artisanale et semi-industrielle de savon ‘’SABOU’’, installée à Bintourayah, dans la préfecture de Coyah.

Le mardi 30 décembre 2015, nous y avons effectué une visite. Mohamed Sayon Kourouma, cosmétologue, nous reçoit. L’homme, assis derrière son modeste bureau, a plein d’idées. Plus besoin de courir après des savons importés aux coûts exorbitants, car en Guinée, notamment à Conakry, de grands génies travaillent dans l’ombre pour satisfaire leurs concitoyens.

Mohamed Sayon Kourouma est de ces rares Guinéens, tournés vers les petites et moyennes entreprises, qui tentent de mettre leurs expériences au service de la population.

Nichée dans un local à peine reconnaissable, cette unité industrielle légalement implantée, produit des ‘’savons de toilettes et de lessive’’ aux vertus médicamenteuses. Ils luttent, notamment, contre les infections corporelles.

« Ici, on fabrique les savons à la base des produits chimiques, des feuilles sauvages, de l’huile locale et d’autres ingrédients. On a 45% de plantes médicinales utilisées et 55% de produits chimiques. On a plusieurs qualités : le savon pharmacorps avec différentes tailles, le savon ‘’Larissa’’ (ou carottes), le savon ‘’Sabou’’ qui traite des infections corporelles. A savoir : les gales, le teint, les démangeaisons, les boutons, bref tout ce qui endommage le corps. Il suffit de se laver avec. Si l’infection est trop avancée, vous pouvez, après avoir pris votre bain, enduire la mousse légèrement sur votre peau qui l’absorbe et passer la nuit avec sans réaction négative », explique-t-il.

DSC09802Mohamed Sayon Kourouma ajoute : « Tout le monde peut l’utiliser y compris les bébés de 2 mois. Les femmes aiment les utiliser aussi, car ça embellit la peau, ça protège la peau contre les effets du soleil », rassure le cosmétologue.

Installée à peine il y a un an, cette micro industrie a besoin de gros moyens pour émerger. « Le problème de l’épidémie Ebola a impacté négativement sur nos activités. On a besoin d’assistance. Sinon, nos savons sont bien connus. Ils sont vendus dans les pharmacies. Beaucoup de gens s’intéressent à nos savons, tant pour les toilettes que pour la lessive. Mais par manque de moyens, la production laisse à désirer. Beaucoup de gens font la commande. Et ils sont souvent satisfaits », nous confie-t-il.

Selon la commande, une cinquantaine de cartons sont produits par jour. Le processus de fabrique est respecté : la fermentation, la production et l’emballage.

« Nous encourageons aussi la population à acheter ces savons, car de nombreux concitoyens qui ont des infections corporelles manquent souvent de moyens pour aller se soigner à l’hôpital. Mais avec nous, ‘’pharmacorps’’ peut te traiter en une semaine. Nous pouvons aider tous ceux qui souffrent », dit-il.

Un message aux jeunes diplômés ? « Je demande aux Guinéens de mettre leurs connaissances au service de la nation. Nous demandons aux jeunes gens de venir apprendre, ça peut les aider à l’avenir », lance Mohamed Sayon Kourouma.

Zézé Zoumanigui
657412090

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