Guinée: Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes

DECLARATION CONJOINTE DES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES DE MEDIAS EN GUINEE A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FIN DE L’IMPUNITE DES CRIMES COMMIS CONTRE LES JOURNALISTES

LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES DE MEDIAS EN GUINEE, à l’instar des autres associations de presse du monde, célèbrent aujourd’hui, le 02 novembre 2018, la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Cette journée commémorative doit être mise à profit pour sensibiliser les pouvoirs publics et toutes les entités de la société guinéenne sur les atteintes à la liberté de la presse et à la dignité des acteurs de médias.

Au cours de la dernière décennie, plus de 700 journalistes ont été tués dans le monde parce qu’ils informaient le public. Fait inquiétant : sur dix crimes commis contre des professionnels de médias pendant la décennie écoulée, seul un aboutit à une condamnation. Cette impunité non seulement enhardit les criminels, mais aussi décourage la société, y compris les journalistes eux-mêmes. L’impunité favorise l’impertinence des journalistes et alimente un cercle vicieux.

Il vous souviendra que c’est à sa 68e session, en 2013 que l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution A/RES/68/163 qui a proclamé le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution a exhorté les États Membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité. La date a été choisie en mémoire des deux journalistes français assassinés au Mali, le 2 novembre 2013.

En Guinée, nous avons encore en mémoire l’assassinat de notre confrère Elhadj Mohamed Koula Diallo, la bastonnade d’une centaine de journalistes à la gendarmerie ECO3 de Matam dont le crime est de s’être portés au chevet du Coordinateur général du Groupe Gangan accusé à tort d’avoir diffusé une fausse rumeur, la fermeture des médias sur des bases illégales, les menaces et intimidations à l’encontre des journalistes, la destruction fantaisiste des équipements de travail des journalistes, etc.

Suite à l’agression des journalistes à l’ECO3 de Matam, une plainte régulière a été déposée, avec l’aide d’avocats, au Parquet général de Conakry, en vue de punir les responsables et obtenir réparation pour les victimes dont les matériels de travail ont été endommagés et même détruits. Un an après ces évènements, la presse guinéenne attend encore d’être située sur les responsabilités.

La résolution historique des Nations Unies, citée plus haut, condamne toutes les attaques et violences perpétrées contre les journalistes et travailleurs de médias. Elle exhorte également les États Membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, traduire en justice les auteurs des crimes commis contre des journalistes et travailleurs de médias, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés. Elle demande en outre aux États de promouvoir un environnement sûr et propice dans lequel les journalistes puissent effectuer leur travail de manière indépendante et sans ingérence indue.

LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES DE MEDIAS EN GUINEE invitent tout un chacun à contribuer à la création d’un environnement sûr pour les journalistes et les professionnels de l’information, où qu’ils se trouvent. Mettre fin à l’impunité, c’est renforcer la liberté d’expression et encourager le dialogue. C’est aussi promouvoir les droits de l’homme et consolider les sociétés.

En cette journée de célébration de la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes dans le monde, LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES DE MEDIAS EN GUINEE demandent :
-Aux pouvoirs publics :
De favoriser l’application des textes locaux et les directives internationales en matière de protection des journalistes en Guinée.
Aux partenaires bilatéraux et multilatéraux du secteur des médias en Guinée :
D’œuvrer aux cotés des associations professionnelles des médias privés en vue de prévenir et punir les crimes et violences commis contre les journalistes guinéens

Aux médias :
De cultiver l’esprit de solidarité et de mutualiser les ressources en vue d’identifier et poursuivre les commanditaires et auteurs des crimes et violences commis contre les journalistes.

Aucun journaliste, où qu’il soit, ne devrait avoir à risquer sa vie pour informer le public. Ensemble, défendons les journalistes. Défendons la justice pour les journalistes.

Conakry, le 2 novembre 2018
Ont signé
URTELGUI, AGUIPEL, AGEPI, APAC, SPPG, UPLG, UPF, REMIGUI, UFSIG.

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