Grogne à l’UFDG: « Notre Parti continue de fonctionner de façon encore rudimentaire… »

Bah Oury et Cellou Dalein Diallo

Bah Oury et Cellou Dalein Diallo
Bah Oury et Cellou Dalein Diallo

L’Union des Forces Démocratiques de Guinée perd en force d’unité interne dans le parti pourtant sorti du lot pour être première formation politique du pays après les joutes électorales de 2010, 2013 et 2015.

La dernière présidentielle ratée pour son chef, Cellou Dalein Diallo, risque de déplumer le parti, secoué par des contestations internes et de divergences de vue.
Après Lamine Diallo, Mamadou Barry et la renontre critiquée de Bah Oury avec le président Alpha Condé, un autre membre de l’UFDG fait parler de lui.

A l’occurrence El hadj Abdoul Diallo du Conseil politique, qui exprime son inquiétude et désaccord par rapport à certaines décisions prises au sommet du parti.

Dans une déclaration datée du 17 novembre 2015, il rappelle qu’il est de l’UFDG depuis sa création en 1990 et a été membre de tous ses bureaux exécutifs, avant de devenir membre du Conseil Politique depuis le dernier Congrès tenu cette année.

« C’est à ce titre que je me permets, par la présente, de vous exprimer certaines de mes inquiétudes relatives au fonctionnement de notre Parti et à la manière dont certaines décisions sont prises », indique-t-il sans froncer.

Et d’ajouer: « Notre Parti continue de fonctionner de façon encore rudimentaire. Or, les moyens de communication modernes permettent de joindre n’importe qui, n’importe où et n’importe quand. Il est donc possible de participer à une réunion et de délibérer à distance au même titre que ceux qui sont physiquement présents », déplore-t-il.

Il est revenu notamment sur « les récentes décisions de suspension et d’exclusion de deux cadres dirigeants du Parti ». Mais il estime que toute décision de sanction obéit à une procédure et relève de la compétence du bureau exécutif, organe de direction, de décision et d’orientation du Parti.

« Je ne crois pas que cette procédure ait été suivie et respectée. Le fondement juridique de ces sanctions est donc contestable et politiquement, elles sont inopportunes. En tous les cas, c’est le Conseil Politique qui s’est pratiquement substitué au Bureau Exécutif pour prendre ces décisions », dénonce-t-il.

Il ne comprend non plus politiquement, comment justifier, moins d’un mois après les élections présidentielles, « la suspension d’un Cadre Responsable du Parti, qui s’est fortement impliqué et à ses frais dans la mobilisation de nos militants lors de la dernière campagne présidentielle et qui a donné sa voix au candidat de l’UFDG ».

« A L’UFDG, BARRY Mamadou est bien connu pour son style et sa plume acerbe. Nous avons tous lu ces écrits contre le Premier Vice- Président BAH Oury, lorsque celui – ci a utilisé pour la première fois le titre de membre fondateur du Parti. Il n’avait pas été sanctionné à l’époque. Cette fois–ci, il tourne sa plume vers certains proches collaborateurs du Président du Parti. En dépit du respect que nous devons avoir pour ces personnes, il aurait été souhaitable de savoir à travers un débat contradictoire et conforme à nos statuts, pourquoi BARRY Mamadou s’attaque à ceux- ci et non pas à d’autres », oriente-t-il.

Pour lui, il faudrait pas laisser croire qu’au sein du parti, il y a des intouchables avec lesquels il ne faut jamais être en conflit.

Plus loin, il résume que les « sanctions que viennent donc de prendre le Conseil Politique contre les deux cadres dirigeants du Parti ne sont autre chose qu’une autoflagellation ».

« Personnellement, je ne partage pas et je n’accepte pas cette autoflagellation. En tant que Membre du Conseil Politique et, pour des raisons de justice et d’équité de traitement mais aussi de conviction politique, je me désolidarise de ces décisions », martèle El hadj Abdoul Diallo .

Alphonse Léno

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