France: Emmanuel Macron à peine élu président, face à son premier « Front social » dans plusieurs villes

L’annonce de la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche soir, à la présidentielle a été suivie de manifestations violentes à Paris, où 141 personnes ont été interpellées, et dans les grandes villes françaises comme Nantes, Lyon, Poitiers et Strasbourg.

Plusieurs manifestations « anarchistes » et « anticapitalistes », certaines émaillées d’incidents, ont eu lieu dimanche 7 mai dans la soirée, notamment à Paris, Nantes et Grenoble dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. Quelque 141 personnes ont été interpellées et neuf personnes ont été placées en garde à vue dans la capitale à l’issue de la manifestation, pour « entrave à la circulation et participation à un attroupement », « violences sur agent dépositaire de la force publique » ou « dégradations volontaires ».

À Nantes, environ 450 personnes selon la préfecture, se sont rassemblées derrière une banderole « Soyons ingouvernables » et aux cris de « Macron démission » ou « Macron dégage, résistance et sabotage », a constaté un photographe de l’AFP. Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectile et répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes. Cinq personnes ont été interpellées, a-t-on précisé de source policière.

Un fonctionnaire a été blessé à la main par un jet de canette, selon la préfecture. Une photographe indépendante a également été blessée par l’éclat d’une grenade désencerclante et a été prise en charge par les pompiers.

« Dispositif de sécurisation renforcée » à Paris

À Paris, plus de 300 manifestants se sont rassemblés dans le quartier de Ménilmontant. Aux cris de « Tout le monde déteste la police », de jeunes hommes pour la plupart, vêtus de noir, cagoulés ou bas du visage dissimulé, ont jeté des projectiles. Les policiers ont répliqué par du gaz lacrymogène et ont rapidement encerclé une centaine d’entre eux.

Les forces de l’ordre procédaient à des contrôles, notamment pour vérifier si certains font partie des 69 personnes visées par un arrêté d’interdiction de séjour pris par le préfet de police. Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, dont au moins une était visée par une interdiction de séjour, selon une source policière.

Quelques groupes se sont dispersés dans l’Est parisien, brisant notamment des vitres d’un collège et lançant des projectiles contre un véhicule de police, selon une source policière.

Le soir du premier tour à Paris, une manifestation de centaines d' »antifascistes » avait donné lieu à des heurts avec la police. Six policiers et trois manifestants avaient été blessés et 143 personnes interpellées. Pour le second tour, la préfecture de police de Paris avait mobilisé dimanche « un dispositif de sécurisation renforcée ».

Manifestations à Lyon, Grenoble, Poitiers, Caen, Strasbourg

À Lyon, environ 300 personnes se sont rassemblées dès l’annonce des résultats pour un « troisième tour social ». « Antifascistes et anticapitalistes », « face à Macron et au capital, lutte sociale », « on prend les mêmes et on recommence, foutage de gueule » pouvait-on lire sur les pancartes devant l’Hôtel de Ville. « Macron démission », « Ni Le Pen, ni Macron », scandaient les manifestants, sans incident notable.

À Grenoble, 350 militants anarchistes et de l’ultra gauche se sont rassemblés devant la préfecture. Un « cortège sauvage » s’est ensuite engagé sur plus d’un kilomètre, avant d’être dispersé par des tirs de grenade, selon la police.

Environ 300 personnes ont également manifesté à Poitiers derrière une banderole « Génération ingouvernable », il y a eu de légers incidents opposant une partie d’entre eux aux forces de l’ordre après qu’un petit groupe eut lancé des fumigènes.

À Caen comme à Tours, une centaine de personnes ont défilé avec pour slogan « ni Le Pen ni Macron », et 80 autres à Caen, sans incident.

À Strasbourg, des incidents ont éclaté lorsqu’une manifestation d’extrême gauche d’une centaine de personnes s’est retrouvée face-à-face avec une dizaine de militants d’extrême droite. La police a procédé à « une dizaine d’interpellations », selon l’adjoint au maire (PS) chargé de la sécurité, Robert Herrmann.

Avec AFP

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