Beichuan (Chine): Le traumatisme encore vivant d’un séisme qui hante les esprits

Le lundi 28 mai 2008, à 14h 28mn 3s, heure locale. Un tremblement de terre d’une violence rare de magnitude 8 sur l’échelle de Richter a frappé de plein fouetBeichuan, ville modeste perdue dans les creux des montagnes Tiinn Djàa, à 120 km de Chengdu, la capitale provinciale de Sichuan (2050 km de Beijing).

 

L’horreur est si grande que le bilan de cette secousse apocalyptique  a été particulièrement meurtrier, en laissant sur le carreau plus de 20.000 morts, 140.000 sans-abris, des blessés et des disparus.

Et 6 ans après ce violent séisme qui a systématiquement raillé cette bourgade de la carte en une minute seulement offre à tout visiteur un spectacle de désolation. Comme ce 8 juillet quand une équipe de journalistes guinéens s’y est rendue dans d’une visite de terrain. Devenu symbole d’un passé douloureux classé dans le patrimoine touristique national, ce site offre pourtant une image triste, mais accueille par jour des millions de visiteurs.

Routes éventrées, lit de fleuve engorgé de gravats de ponts et d’habitations détruits, maisons littéralement rasées, immeubles affaissés, unités industrielles anéanties, réseaux électriques et systèmes de communications irrémédiablement hors usages, ce sont les vestiges de chaos, de choc et de consternation qui restent de Beichuan.

Et tout parait comme si la catastrophe venait à peine de se produire. Car les stigmates cauchemardesques de cette affreuse scène restent toujours présents à l’esprit de tous les rescapés. La pauvre dame XiaoQuan Fang, la soixantaine révolue, se souvient encore de séisme qui l’a trouvée dans son jardin maraicher. La main tendue vers le ciel, elle implore la grâce divine pour tous les rescapés et le repos de l’âme des morts. Elle a surtout remercié le gouvernement chinois dont la promptitude et l’efficacité ont été reconnues et saluées par le monde dans la gestion de cette crise. Le gouvernement chinois a réussi, en seulement 2 ans, le pari fou de la construction d’une nouvelle ville pour reloger les survivants. Cette ville magnifique, coquette, hospitalière n’a rien à envier aux grandes mégapoles où se défient et côtoient avec fierté les gratte-ciels, immeubles, voiture de luxe et un peuple joyeux et travailleur le tout dans un décor harmonieux de gaieté.

Et loin des ruines de ce canton, cette agglomération est devenue, comme tant d’autres à travers ce pays-continent, un véritable symbole d’une Chine émergente, capable de faire face à n’importe quel défi. Elle a coûté à l’Etat plus de 300 milliards de yuans. Habitations, autoroutes, services administratifs, écoles, hôpitaux, usines, lieux de culte, police, camps militaires, musées et centres de loisirs se tutoient à merveille. Et aujourd’hui, ce geste du pouvoir central qui a su pleinement le rôle politique qui est le sien est salué par les bénéficiaires qui ne manquent pas d’éloges.

Pour un observateur, cette intervention exemplaire de l’Etat dans la gestion de la catastrophe est la preuve du sens élevé de patriotisme et l’harmonie  qui lient les dirigeants chinois à leurs peuple face aux défis qui les interpellent tous. Une leçon que la grande Chine a encore dispensée à l’humanité.

 

Zézé Zoumanigui

 

De retour de Chine

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