Affaire de 27.000 tonnes de riz: le président de la Cour suprême dans le viseur de la société Hamana

MK HamanaLe PDG de Hamana, société importatrice de riz, dénonce une farce judiciaire et promet de porter plainte contre le président de la Cour suprême, Mamadou Sylla ‘’Syma’’.

M. Mohamed Kourouma, qui a animé une conférence, mercredi 3 février, apparait comme la victime d’une affaire rocambolesque d’escroquerie et de corruption qui met en scène des opérateurs économiques complices d’injustice et lui.

Tout est parti, en 2012, quand la société Hamana a fait une commande de 27.000 tonnes de riz ALIZE auprès de la société LT FOOD de droit indien. Mais les opérations de manutention, de transit et de transport avaient été confiées du riz au magasin de stockage de Madina. Et pour cette prestation, la société Hamana dit avoir déboursé 3.248.472.000 de francs guinéens.

Mais surpris, Mohamed Kourouma, déclare qu’au cours du déchargement, « contre toute attente », une autre société, Safricom d’un certain Alsény Barry, assigna Hamana en justice, prétextant avoir 5.000 tonnes de riz dans cette cargaison. Et après examen du dossier, le tribunal de première instance de Kaloum et la Cour d’appel de Conakry rendirent leurs verdicts.

« La justice a autorisé Safricom à prendre les 5.000 tonnes et cela, sans connaissement. Nous avons fait appel de ce jugement, le dossier a été envoyé à la Cour suprême », explique M. Kourouma. Mais cette Cour a rendu le même verdict.

« Nous avons, par deux fois, demandé un sursis d’exécution auprès de la Cour suprême sur le même dossier, elle l’a rejetée. Cela s’explique simplement qu’elles ont reçu de l’argent », accuse-t-il.

Hamana accuse, également, Massoud Oumar Thiam, inspecteur d’Etat, de duperie auprès du chef de l’Etat dans cette affaire de fourniture de riz. Commis par le chef de l’Etat pour enquêter sur l’affaire, il aurait mélangé les dossiers de 2007 et 2013 pour présenter à Alpha Condé. Acte malhonnête, crie Mohamed Kourouma, qui dénonce « des manœuvres dilatoires » de cet inspecteur et de la justice.
Celui-ci, qui s’était saisi du ‘’dossier du sucre’’, soulignent les responsables de Hamana, avait rapporté au président Alpha Condé que « le sucre n’a pas été commandé, encore moins embarqué pour la Guinée ». Pour eux, c’est une manière de salir leur société.

« Il faut dire la vérité, rien que la vérité. Aujourd’hui c’est mon tour, mais ce sera le tour de quelqu’un d’autre demain. Cela n’est pas bon pour le pays. Les médias doivent jouer leur rôle contre l’injustice », lance le sieur Kourouma à la presse.

Il garde l’espoir tout de même : «Actuellement, les tribunaux ne souffrent d’aucun problème. Puisque M. Sacko (ministre, Ndlr) veille sur toutes les décisions de justice afin que le droit soit dit. Malheureusement, le président de la Cour suprême fait tout pour bafouiller la loi qu’il a pourtant juré de défendre. C’est pourquoi il a dit que SAFRICOM a le droit de prendre la marchandise. Le seul problème de la justice guinéenne avant et aujourd’hui et qui persiste encore, c’est le président de la Cour suprême», insiste-t-il.

Il a indiqué que suivant le jugement n°040 du 3 juillet 2014, le TPI de Kaloum a condamné solidairement SAFRICOM et TRANSCO à la restitution des 4.735 tonnes, à défaut, au paiement de la contre avaleur évaluée à 21.214.084.330 GNF en principal, et les a condamnés à titre de dommages et intérêts, à 2 milliards GNF et à une astreinte de 150 millions GNF par jour de retard. Un jugement confirmé par la Cour d’appel dans son arrêt n°311 du 30 juin 2015.

Mais à ce jour, la société Hamana n’est toujours pas entrée en possession de son riz. D’où la plainte à déposer chez le ministre de la Justice contre le président de la Cour suprême, Mamadou Sylla ‘’Syma’’.

A défaut, la société compte se tourner vers les juridictions supra-nationales, notamment de la CEDEAO, pour se faire entendre.

« Tout juge qui se rend coupable d’une mauvaise décision subira la rigueur de la loi », espère Mohamed Kourouma.

Zézé Zoumanigui

 

About Author

Abonnez-vous à notre newsletter